Gérard Bertrand,
À la poursuite du vin orange
Il est sec et tannique, mais se déguste frais comme un blanc. Il a une robe ambrée qui tire sur des nuances peu courantes dans l’univers viticole… Le vin orange revient sur le devant de la scène, sous couvert d’innovation alors même qu’il est né il y a plusieurs millénaires. Comme un clin d’oeil à l’Histoire, le vigneron Gérard Bertrand a décidé de faire revivre ce liquide doré dans son terroir du Sud de la France. Pour Nicolas, il s’est confi é sur ce qui pourrait bien s’affi rmer comme la quatrième couleur du vin.
Quelles sont les origines du vin orange ?
Les premiers vins orange ont été élaborés il y a huit mille ans en Géorgie. Là-bas, traditionnellement, les raisins blancs n’étaient pas pressés avant de lancer les fermentations longues dans de grandes jarres en argile. Avec cette méthode, ils macèrent donc avec toutes leurs parties solides (les pépins, la peau, la rafl e) qui libèrent des pigments, des tanins. Ça confèrent au vin cette couleur si particulière qui leur vaut d’être appelés vins orange.
Comment vous est venue l’idée de revenir vers les vins orange, qui sont moins connus que les autres couleurs ?
Rendre hommage aux méthodes ancestrales de vinifi cation me tient beaucoup à coeur. Je savais que la combinaison des terroirs et des cépages du Sud de la France pouvaient off rir un nouveau chemin au vin orange, d’autant que j’adore leur aromatique, surtout lorsqu’ils libèrent une légère amertume en fi n de bouche. C’est très excitant pour un vigneron de renouer avec des pratiques anciennes pour les adapter au goût du jour. Ce projet s’inscrit aussi dans une demande française comme internationale des consommateurs, qui se montrent très enthousiastes pour ce vin !
Quel défi cela représentait de se lancer dans les vins orange ?
C’était avant tout un défi de vigneron. Il a fallu explorer de nouveaux territoires d’expression de nos terroirs et de nos savoir- faire, mais aussi jouer avec les cépages et les contenants - en verre, en bois, en inox - pour les vinifi cations. J’ai trouvé passionnant de voir que le monde du vin très ancien est encore une source d’innovations.
DEUX ORANGES DE GÉRARD BERTRAND
Le Domaine de l’Estagnère révèle un joli bouquet aromatique mêlant des notes d’abricot, de fruits à chair blanche ainsi qu’une pointe de miel. En bouche, l’attaque est vive et tendue. Elle déploie de la pêche blanche et du tilleul. De son côté, le Villa Soleilla a un nez complexe avec des notes de garrigue, de thym, de caramel et de miel. En bouche, il est ample et présente des arômes fruités d’abricot, ainsi que des notes fl orales complétées par une structure tannique harmonieuse. Ces deux vins vont très bien avec des plats épicés, plus ou moins intensément, et avec des fromages.
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